Exposition Salazar

Du 31 août au 20 octobre 2019, le Musée de la Boverie organisait une rétrospective de l’œuvre du peintre liégeois d’origine basque, Luis Salazar. Elle couvrait quarante ans de carrière. Le jeune barreau de Liège a eu la bonne idée d’organiser une visite de l’exposition présentée par l’artiste lui-même !

Ainsi, en soirée, amateurs de l’œuvre, connaisseurs ou curieux – et les trois à la fois – se sont mis en route, menés par l’énergique Luis Salazar ! Rétrospective oblige, le parcours débutait avec les œuvres de jeunesse, à partir de 1979. L’occasion pour le peintre de présenter avec humour ses débuts : en pleines vacances d’été, il exposait ses premières toiles dans un centre culturel désert. Quarante ans plus tard, le succès est désormais au rendez-vous depuis longtemps, avec des expositions dans le monde entier, de New-York à la Sibérie.

Le parcours, organisé intelligemment et de manière aérée, permettait ainsi au visiteur de percevoir l’évolution d’une création sous-tendue dès le début par une vision personnelle très forte. Comme le dit Luis Salazar, la vie nous est donnée avec la certitude qu’elle sera reprise : ce fait originel absurde admis, l’Homme n’a plus rien à perdre et l’artiste ne peut que se lancer corps et âme dans la construction d’une œuvre. On retrouve là l’idée sartrienne selon laquelle les Hommes sont condamnés à être libres.

Les tableaux du début des années 2000 frappent par leur flamboyance et par la vivacité des couleurs. L’occasion pour l’artiste de définir son style, ni tout à fait abstraction lyrique ni tout à fait abstraction géométrique, mais du « lyrisme construit ». C’est qu’il y a tout un travail minutieux d’organisation et d’agencement des formes, ces dernières pouvant d’ailleurs se retrouver d’une toile à l’autre. Pour ce faire, le peintre travaille toujours à partir d’un modèle miniature ensuite reproduit à l’échelle.

Curieux de fixer son travail sur des supports variés, Salazar a également réalisé quelques bijoux : bagues, boucles d’oreille… Cette facette de son art a tout de suite remporté les suffrages de la petite troupe de visiteurs. Et l’artiste de préciser que ces beaux objets ne sont réservés qu’à son épouse et ses deux belles-filles, Inès et Alix…

Il convenait également de s’attarder sur les cartes de vœux destinées aux collectionneurs et aux amis, objets particulièrement délicats, personnels et pleins d’émotion. La partition composée par le pianiste liégeois Patrick Dheur à l’occasion de la rétrospective, et bien nommée « salazarienne », était également très colorée.

La fin de l’exposition permettait, quant à elle, d’apprécier quelques œuvres monumentales, idéalement installées dans la partie moderne du musée, donnant sur la Dérivation. L’occasion, également, de s’attarder sur les clichés d’intérieurs peints par Salazar (plafonds, escaliers) dans de belles demeures où, dixit le peintre, « j’ai passé de très belles vacances » !

Bref, une initiative intéressante du jeune barreau qui nous a permis de nous retrouver en dehors du monde juridique ! On espère d’autres occasions semblables !

Vincent Danau



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