Dans la série des initiatives originales du Jeune Barreau, la visite thématique de Liège à vélo ne fut pas la moins agréable. Activité placée sous l’égide de la nouvelle commissaire à la culture, qui voulait sans doute ménager une transition en douceur après son passage aux sports, cette visite étant finalement un excellent compromis entre « la tête » et « les jambes ».
Le thème initialement choisi, soit celui du parcours des grands criminels de la cité, en avait alléché plus d’un, prêts à pratiquer une sorte de voyeurisme historico-sportif. La défection de la guide qui devait nous mener dans cette aventure, et le changement de thème en celui de la découverte des traces de l’Exposition Universelle de 1905, n’a toutefois pas brisé cet enthousiasme.
C’est donc une vingtaine d’avocats, magistrat (au singulier) et accompagnants, qui se retrouva le 21 septembre dernier à 13h30 devant la maison des cyclistes de la place des Guillemins, au guidon, qui d’un rutilant VTT full options, qui d’un vieux vélo décrépi (la majorité des participants étant entre ces deux extrêmes), voire encore à pied pour certains (l’option « location de vélo » ayant judicieusement été prévue).
Le soleil était au rendez-vous, tout comme notre guide de substitution (mais loin d’être un second choix), paré de son gilet fluorescent et de son foulard de Tchantchès, sécurité oblige (en tout cas pour le gilet).
Les présentations faites, point encore de départ en fanfare, mais un briefing de notre cicerone sur les consignes de sécurité et les particularités du Code de la route (ah, ces fameux « SUL » et le bonheur de rouler à contre-sens…). Consignes d’ailleurs bien utiles pour les nombreux cyclistes non-urbains (ou pas cyclistes du tout)…
Ensuite, un petit résumé historique (photos d’époque à l’appui) pour replacer les choses dans leur contexte : l’exposition de 1905, qui a placé Liège au centre du monde pendant plusieurs mois, s’est étalée essentiellement sur les sites de Fragnée, des Vennes, du Parc de la Boverie et de Coronmeuse (pour ce dernier, on a vite compris qu’on se contenterait des photos, la motivation des cyclistes du samedi ayant quand même ses limites…)
Puis enfin le départ, en file (quasi) indienne, à la suite de notre Tchantchès fluo. Direction Fétinne, via l’avenue Émile Digneffe et le pont de Fragnée (construit à cette occasion), avec des haltes çà et là pour admirer des maisons, statues, etc., que nous voyons tous les jours mais qui nous apparaissent soudain sous un jour nouveau lorsqu’elles sont accompagnées des explications historiques (ou anecdotiques) du guide.
Passage ensuite au parc de la Boverie, dans le quartier des Aguesses (à côté de Belle-Ile, de style certes plus moderne…), dans celui des Vennes,… Les heures passent sans que l’on s’en rende compte, et les jambes ne souffrent pas ; le rythme est, il est vrai, assez tranquille.
Reste un endroit intéressant, mais que le guide nous réservera pour la fin, en guise de bonus pour les participants les plus motivés : Cointe (ça monte…), autre site colonisé par l’expo.
Et là-haut, ceux qui ont eu le courage de grimper ne l’ont pas regretté : outre une boucle autour de la plaine sportive (en passant par le Boulevard Montefiore, siège en 1905 d’un concours d’architecture sur le thème des maisons ouvrières), notre guide nous fait (re)découvrir le parc privé de Cointe et ses nombreuses maisons d’époque dont – cerise sur le gâteau – celle construite (puis habitée) par SERRURIER-BOVY, le célèbre architecte et décorateur d’amon nos-ôtes.
Mais les meilleures choses ont une fin : après un dernier panorama sur Liège depuis le Boulevard Kleyer, chacun s’en repart chez soi, moins inculte et plus musclé des mollets, des images de la ville plein la tête.
Et au fait, on la fait quand, la visite sur le thème des grands criminels ?
Jean-François DISTER
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