Et si nous investissions dans le gratuit ?
Les medias sociaux et le web 2.0 sont à la mode et tout le monde se doit d’en parler et d’y être…
Ma contribution vise à donner quelques notions à ceux qui ne voient pas exactement de quoi l’on parle et à convaincre de leur intérêt ceux qui savent trop bien de quoi on parle…
Le web collaboratif
Le web est récent et pourtant il connait déjà sa deuxième et bientôt troisième génération.
Inventé en 1992, le web était descendant. Le web 1.0 comprenait des pages statiques, on prenait de la communication papier et on la transférait sous forme numérique dans des pages html qui n’étaient pas souvent mises à jour.
Le Web 2.0 est collaboratif et plus orienté vers le partage de données. L’internaute n’est plus simplement spectateur, il devient acteur. Il ne se fie plus au critique de la Libre ou du Soir pour choisir un film mais à l’avis de « vrais gens ». L’information ne vient plus d’une seule source, elle est partagée et bénéficie de l’effet démultiplicateur des réseaux.
Le web 3.0 se profile à l’horizon mais n’est pas utile pour mon propos…Notons simplement que le web a changé et est, au moins à 50 à 80 %, 2.0.
S’il est toujours utile d’avoir un site web « traditionnel »,il est donc devenu indispensable d’être présent dans les médias sociaux aujourd’hui omnipotents sur le web. La question n’est, en effet, pas de savoir si ça NOUS intéresse mais si ça intéresse NOTRE PUBLIC. Mon propos n’est évidemment pas de vous inciter à parler de ce que vous venez de manger ou de vos goûts musicaux (quoique…) mais à vous exprimer dans ces nouveaux cénacles virtuels et à démontrer votre plus-value d’avocat. Facebook, c’est évidement la caricature qu’en fait la presse et vous pouvez avoir un profil privé pour cela, mais c’est aussi un formidable outil de marketing, s’il est maîtrisé.
Un facteur d’égalité
Heureusement, les principaux médias sociaux sont, pour l’essentiel de leurs services, gratuits. Il appartient donc à chacun de saisir cette opportunité. Alors qu’un site web réalisé par un professionnel coûte rapidement cheret est donc réservé à certains cabinets, la création de profils dans les médias sociaux est gratuite. Il ne vous en coûtera que votre courage et votre talent. C’est parce que vous communiquerez des informations intéressantes que vous attirerez les justiciables. Il n’est plus ici possible de passer par l’artifice d’unsite « clinquant » que certains peuvent sepermettre, il faut être brillant. Et justement, vous l’êtes…
Il faut toutefois reconnaître que c’est également une contrainte. Il ne sert à rien d’être sur un de ces médias et de ne rien y faire. Il faut donner de l’information, pas seulement se vendre, et – surtout – interagir. De simples liens vers des actualités sur votre site ou votre blog ne suffiront pas. Il convient d’ouvrir la conversation avec le public, avec les justiciables. Naturellement, conformément à l’article 5 du règlement relatif à l’usage des TIC, des consultations ne doivent pas se donner par le biais des réseaux sociaux, mais l’information et la discussion peuvent amener le justiciable à s’interroger et in fine ¬à vous consulter dans un cadre classique ou en ligne via le module de l’Ordre, par exemple.
Si vous interagissez, les justiciables seront encouragés à suivre vos liens, à lirevos articles et à consulter votre site ce qui augmentera votre trafic et votre visibilité. S’ils aiment vos informations, ils les partageront avec leurs amis et certains penseront à vous pour les assister dans la rédaction d’un contrat dans une matière que vous semblez maîtriser au vu des données pertinentes que vous avez partagées ou dans un divorce difficile si vous semblez humain.
Ne croyez pas que tout ceci relève du fantasme. Deux des 20 blogs les plus consultés en France, dont le premier, sont tenus par des avocats qui s’expriment sur tout et rien, en ce compris des problèmes juridiques. Ces avocats s’expriment dans leurs blogs mais aussi dans les réseaux sociaux. Le premier a plus de 50.000 abonnés à son profil Twitter ! Vous et moi n’arriverons probablement pas à un tel score mais pourquoi ne pas viser 1000 abonnés ?
Quels médias sociaux ?
Suivez l’exemple de notre Ordre et dorénavant de la Conférence !
L’ordre est sur Linkedin. C’est le plus grand réseau professionnel international. Beaucoup d’avocats y ont déjà un profil personnel.Peu interagissent. On remarque d’autant plus ceux qui s’expriment. A côté de cela vous pouvez créer une page pour votre cabinet. Cela n’est toutefois accessible qu’aux seuls cabinets qui ont un nom de domaine personnalisé pour leurs courriels. C’est utile si vous avez un cabinet comportant plusieurs confrères. Ainsi vous aurez une image uniforme et chatoyante qui véhiculera les messages du cabinet comme le fait l’ordre http://www.linkedin.com/company/barreau-de-liege. Vous constaterez la personnalisation du nom, et l’usage de logos. Vous verrez quelques confrères qui suivent cette page et vous pourrez ainsi jugez de leurs pratiques et vous en inspirez.
Le pendant francophile est Viadéo (http://www.viadeo.com). Toutefois, il ne permet pas la création depages et est moins riche sans un abonnement payant.
L’Ordre est sur Twitter http://twitter.com/barreaudeliege. Il suit les confrères présents sur Twitter. Vous pourrez, une nouvelle fois, vous inspirez de leur pratique. Vous y exprimez des pensées pleines d’esprit et fugaces en moins de 140 caractères. C’est la force et la contrainte de Twitter. Cela explique que le service dispose d’un outil de raccourcissement des adresses internet qui peuvent parfois excéder 140 caractères. Enormément d’institutions sont sur Twitter. J’y trouve beaucoup d’informations juridiques pertinentes. Si un arrêt de la CJUE intéressant sort, on en est averti en quelques minutes !
L’ordre est enfin présent sur Facebook http://www.facebook.com/barreaudeliege. Il s’agit d’une page, comparable à la page sur Linkedin. Les profils ne sont réservés qu’aux personnes physiques. Je crois moins en cette présence même si mon cabinet y est. Sans doute parce que je pense qu’un moins grand nombre de mes clients s’y trouvent. Mais il faut y être comme 40 % des belges ! Le barreau a autant d’abonnés sur Facebook que sur Twitter. C’est un média plus exigeantpuisque, pour être dans le ton, des illustrations et des photos accompagneront les messages.
Google + (https://plus.google.com) se développe très rapidement. Il me semble rassembler le meilleur de Facebook et Twitter mais il n’a pas encore atteint sa masse critique, en tout cas en Belgique, et on n’y retrouve pour l’instant que des technophiles. A surveiller…
On épinglera enfin tumblr (https://www.tumblr.com), site de micro-blogging sans réelle contrainte de taille des messages cette fois, qui vient d’être adoubé par Obama et qui est très bien référencé par Google.
Ces sites peuvent interagir entre eux afin que vous n’ayez pas à répercuter à chaque fois la même information sur chacun d’eux mais ils convient de rajouter une activité « manuelle » propre à chacun de ses sites qui ont leur « langage » propre. Twitter peut alimenter Facebook, Linkedin et Viadéo. Facebook peut alimenter Twitter. Des blogs peuvent alimenter Twitter ou linkedin.
Convaincu ?
La commission TIC va à nouveau organiser des formations : la première vous a permis de créer, grâce à http://wordpress.com, un site gratuit contenant un blog dans lequel vous vous exprimez. La deuxième, indépendante de la première, vous aidera à créer vos profils dans les principaux médias sociaux, si vous ne l’avez pas fait par vous-même dans l’intervalle.
Au plaisir de partager avec vous sur les médias sociaux. Comprenez toutefois qu’il n’est pas très utile de vous mettre en relation avec des confrères puisqu’il s’agit de vos concurrents, mais bien avec des justiciables…
Jean-François Henrotte
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